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J’ai toujours été fascinée par la manière dont la plasticité du réel gouverne les formes et les systèmes, par la question du « même autrement », et par les processus de perversion mutuels dont découlent les mécanismes de la survie. Mes recherches sondent les ambivalences de ces mouvements et leurs enjeux, ce qui les fonde, ce qui les nourrit, ce qui les occupe, leur puissance vitale, subversive, créatrice, émancipatrice, destructrice et d’assujettissement mais aussi de (ré)invention. Au creux de ces intervalles troubles où s’entrechoquent les formes sociales, politiques, intimes et les transformations du vivant et du non vivant, j’observe les bouleversements du monde, ce qui lie les événements et les éléments, les espaces vacants, la cohabitation des états et leur puissance d’énonciation dans « l’ici et maintenant ».

J’élabore ainsi pas à pas des représentations qui bouclent sur elles-même et entre elles et où le vide est palpable. Elles posent la question de la projection de soi dans un « exister » temporaire, devenu multiple, subjectif, équivoque, et d’autant plus vital qu’il est plus ou moins déréalisé. Fortement reliés à l’in situ, elles se développent en osmose avec le lieu dans lequel elles s’inscrivent, l’envahissent, l’interprètent et l’exploitent. Le visiteur, quant à lui, se trouve projeté au coeur de ces « shakers » spéculatifs et instables, ces narrations en apnée, sans début ni fin, qui s’effritent, se délitent et se reconstituent sans cesse. Elles le confrontent à sa propre subjectivité, à faire l’expérience de la puissance des positions et de la fragilité de sa condition et affirment que l’impureté, la métamorphose, est la condition du vivant et le temporaire la seule forme de représentation possible du réel.
 

L.D / 2022

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